• A propos du Chemin de Croix

    Si vous visitez l'Eglise du village vous y verrez une série de tableaux retraçant le Chemin de Croix. L'origine de ces tableaux fait débat entre les passionnés d'histoire de la commune. Nous vous livrons ci-dessus une version largement admise....

    Dans l’église de Saint-Jean de Soudain, on peut voir un chemin de croix composé de quatorze tableaux représentant la passion du Christ. Leur mystérieuse origine est très controversée.
    Longtemps, une légende tenace a voulu que ces tableaux soient un cadeau de Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon 1er, qui en aurait fait cadeau à l’église du village. L’impératrice (ou la future impératrice, car on ne connaît pas la date exacte) a été immobilisée à Saint-Jean à cause de l’une des roues de son carrosse qui s’est brisée . Deux saint-jeannais dévoués, Benoit et François Million, ont réparé la roue, ce qui a permis à Joséphine de continuer sa route et se serait en remerciements que l’impératrice aurait fait cadeau à l’église de ce chemin de croix. La présence du grand -armorial napoléonien, peint en haut à droite de chaque tableau attesterait de l’origine de ces peintures.
    Au cours de l’automne 2011, l’un des tableaux s’est décroché et lors de sa chute, la petite croix en bois qui orne la partie supérieure du cadre s’est séparée de l’ensemble. A la même époque, une équipe du conseil général de l’Isère est venue inventorier le patrimoine de l’église. Son verdict a été sans appel. Ces peintures datent du milieu du XIXème siècle. Comment Joséphine de Beauharnais, décédée en 1814 a-t-elle pu offrir des tableaux qui n’avaient pas encore été peints ?
    Quelques semaines plus tard, un expert, professeur d’histoire de l’art, a confirmé les dires des envoyés du conseil général. En outre, les « précieuses peintures » sont réalisées sur du carton.
    La belle histoire se termine en queue de poisson ? Pas sûr. Lors de la chute de Napoléon 1er en 1815, le curé, du village, outré de voir peint sur ces œuvres le grand-armorial napoléonien, aurait fait décrocher les tableaux qui seraient réapparus en 1841. Cette longue période aurait largement permis à des faussaires la réalisation de copies.
    Mais une autre version nous est proposée. En 1853, Napoléon III épouse Eugénie de Montijo. Le prince impérial nait en 1856. Sa mère, l’impératrice Eugénie, inquiète de la santé fragile de son fils, aurait envoyé des émissaires dans les villes et villages français où pouvaient se trouver des sources dites miraculeuses afin de récupérer de l’eau. Elle aussi, en remerciement, aurait offert le chemin de croix à Saint-Jean, d’où la présence du grand-armorial napoléonien peint sur chaque tableau. Par ailleurs, Napoléon III avait l’habitude de le faire peindre sur les tableaux qu’il offrait. De plus, l’impératrice Eugénie, d’origine espagnole, était très pieuse, ce qui était loin d’être le cas de l’impératrice Joséphine.
    Le tableau accidenté a été réparé et a regagné emplacement depuis longtemps mais le mystère demeure…

    d.

Encore plus d'articles...